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Alice Wilson naquit en 1881 dans une petite localité de l’Ontario. Bien qu’elle fût élevée dans une famille d’universitaires, on pense que ce furent ses étés d’enfance passés à explorer la nature qui déclenchèrent sa profonde passion pour la géologie et façonnèrent la trajectoire de sa carrière. 

Mme  Wilson entreprit ses études supérieures en 1901, au Victoria College de Toronto, dans l’espoir d’obtenir un diplôme en langues et en histoire. Cependant, des problèmes de santé l’obligèrent à abandonner l’école, ce qui ne fut que le début des nombreuses difficultés qu’elle dut surmonter. 

En 1907, après avoir pris le temps de se rétablir, Mme  Wilson obtint un poste d’assistante au Musée de minéralogie de l’Université de Toronto. Deux ans plus tard, elle entra à la Commission géologique du Canada (CGC), comme commis à la section de la paléontologie des invertébrés. Sous le mentorat de Percy Raymond, paléontologue en chef de la CGC, elle excella et fut encouragée à obtenir son baccalauréat, ce qu’elle fit en 1911. Elle retourna ensuite à la CGC et devint la première femme à occuper un poste de permanent de géologue au sein de l’organisation. 

Tout au long de ses 54  années de carrière à la CGC, Mme  Wilson dut relever de nombreux défis, luttant pour être prise au sérieux en tant que femme scientifique dans un secteur dominé par les hommes. Les politiques de la CGC l’empêchèrent de mener des travaux sur le terrain, une partie essentielle de ses recherches, parce que cela l’eut obligée à se rendre seule dans des régions reculées avec des groupes d’hommes. Refusant de laisser cette situation entraver ses progrès, Mme  Wilson trouva une solution de rechange et persuada la CGC de lui permettre de mener des expéditions en solitaire dans la vallée de l’Outaouais et du Saint-Laurent, une région proche de chez elle. Sa demande fut acceptée et elle explora la région à pied ou à vélo. Lorsqu’elle eut besoin de s’aventurer plus loin et que l’accès à une voiture lui fut refusé, Mme Wilson décida de s’en acheter une elle-même. 

En outre, Mme  Wilson demanda à plusieurs reprises des congés pour faire son doctorat, mais pendant des années, ses demandes furent rejetées alors que celles de ses collègues masculins étaient acceptées. Ce ne fut que lorsqu’elle reçut une bourse de la Fédération canadienne des femmes diplômées des universités qu’elle eut enfin les fonds et le temps nécessaires pour poursuivre ses études. 

Malgré ces difficultés, la ténacité de Mme Wilson l’amena à produire plus d’une cinquantaine de publications scientifiques, à créer des cartes détaillées et à établir une collection typologique nationale de fossiles d’invertébrés, l’une des plus vastes et des plus importantes au monde, laquelle contribua grandement à notre compréhension du domaine. 

En plus d’être nommée membre de la Société royale du Canada, elle fut nommée membre de l’Ordre de l’Empire britannique en 1935 et devint membre de la Geological Society of America en 1936. La CGC nomma Mme Wilson géologue adjointe en 1936 et la promut géologue associée en 1940. 

Alice Wilson est décédée le 25 avril 1964, à l’âge de 83 ans. En son honneur, la Société royale du Canada a créé le prix Alice Wilson en 1991. Ce prix récompense chaque année trois femmes exceptionnelles qui se sont lancées dans une carrière de recherche postdoctorale dans les domaines des arts et des lettres, des sciences sociales ou des sciences.  

L’héritage d’Alice Wilson se fait encore aujourd’hui en géologie et dans le monde universitaire, elle qui a ouvert la voie aux futures générations de femmes scientifiques. Ses contributions continuent d’inspirer les lauréates du prix Alice Wilson, les membres de la SRC et tous ceux et celles qui poursuivent des recherches pour bâtir un monde meilleur. 

 

Ce compte rendu s’appuie sur des sources telles que le gouvernement du Canada, la Société royale du Canada et l’Encyclopédie canadienne

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