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Aujourd’hui, à l’occasion de la Journée internationale des femmes et des filles de science, nous braquons nos projecteurs sur Bonnie Schmidt (MSRC), une dirigeante influente, défenseure et communicatrice de la science, et fondatrice et présidente de Parlons sciences

Mme Schmidt consacre sa carrière à éliminer les barrières et à rendre la science attrayante et accessible à tous et à toutes. En collaborant avec des éducateurs et des jeunes, elle motive la prochaine génération à acquérir les compétences nécessaires pour poursuivre des carrières dans les domaines des STIM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques), ce qui leur donnera les moyens de contribuer à l’élaboration de solutions qui aideront à construire un avenir meilleur. 

Forte de plus de 30 ans d’expérience dans l’enseignement des STIM, Mme Schmidt a eu un impact durable, touchant plus de 5 millions de jeunes au Canada et inspirant une société diversifiée et scientifiquement avisée. 

Ardente défenseure de l’augmentation de la représentation des filles dans les STIM, elle s’emploie à bâtir un avenir plus inclusif, en veillant à ce que tous et toutes les jeunes aient accès à des possibilités qui favorisent la curiosité et la participation à des découvertes scientifiques. 

Q : Parlez-nous s’il vous plaît un peu de vous et de votre rôle au sein de Parlons sciences. 

R : Je suis présidente et fondatrice de Parlons sciences, un organisme de bienfaisance national qui prépare les jeunes aux exigences professionnelles et citoyennes d’un monde en rapide évolution. Nous engageons les jeunes et les éducateurs à participer à des programmes axés sur les STIM afin de susciter la curiosité des jeunes, de renforcer leur confiance, de les inciter à explorer des possibilités de carrière et de soutenir le développement de compétences cruciales et de la littératie scientifique. 

J’ai toujours aimé étudier les sciences et j’ai eu des professeurs formidables. J’aspirais à devenir dentiste, mais j’ai échoué deux fois à l’épreuve pratique de l’examen d’admission à l’école de dentisterie (c’est-à-dire la sculpture d’une craie)! Cela m’a conduit à faire des études supérieures et à entreprendre une aventure tout à fait imprévue. 

J’ai lancé Parlons sciences en tant que petit projet de sensibilisation pendant mes études de doctorat (en physiologie) à l’Université Western, au moment où une récession économique minait le financement de la recherche et que la communauté scientifique commençait à craindre que le public ne comprenne pas l’importance de ce financement. À cette époque, il ne m’était jamais venu à l’esprit que je passerais plus de trois décennies à œuvrer pour l’éducation des STIM. 

Aujourd’hui, je relève de notre conseil d’administration et je suis globalement responsable de la stratégie et des activités de Parlons sciences. Nous disposons d’une formidable équipe d’employés dévoués, de milliers de bénévoles passionnés et d’un réseau de leaders de l’enseignement inspirants qui soutient nos programmes. Un réseau de partenaires – qui inclue la SRC – veille aussi à ce que nos contenus soient justes et pertinents et que nos programmes soient disponibles partout au Canada. 

Q : Pourquoi est-il essentiel d’encourager les femmes et les jeunes filles à poursuivre des études dans les domaines des STIM? 

R : Nous devons veiller à ce que les femmes soient présentes dans tous les domaines des STIM, puisqu’elles représentent la moitié de la population. La diversité des voix et des points de vue aide toujours à prendre de meilleures décisions et à trouver de meilleures solutions. Il est intéressant de noter qu’au sein de la grande catégorie des STIM, les tendances de fond semblent se maintenir. Les femmes restent fortement représentées dans les sciences de la santé et la médecine, mais nettement sous-représentées dans les domaines de l’ingénierie, de la technologie et des mathématiques. La confiance et l’intérêt sont des facteurs importants qui incitent les filles d’âge scolaire à envisager des études dans les STIM. Dans le monde du travail, y compris dans les universités, d’autres obstacles et difficultés poussent les femmes à quitter le monde du travail. Nous devons travailler simultanément sur les deux fronts : augmenter, d’une part, le nombre de filles/femmes qui se voient dans les STIM et améliorer, d’autre part, l’environnement pour qu’elles choisissent d’y rester. 

Q : De quelle manière l’organisme Parlons sciences soutient-il et habilite-t-il les femmes et les jeunes filles au regard des STIM? 

R : Parlons sciences connaît bien les obstacles qui empêchent les filles de s’intéresser aux STIM et les facteurs qui les y attirent. Il s’avère que lorsqu’on conçoit des programmes qui s’attaquent à ces obstacles, tout le monde en profite! Nos programmes encouragent la curiosité, renforcent la confiance en soi et aident les jeunes à développer une identité scientifique positive. Nos femmes bénévoles sont de formidables modèles pour tous. Nous laissons les jeunes influencer les thèmes de nos programmes afin d’accroître leur pertinence. Nos stratégies d’enseignement s’appuient sur des recherches qui permettent de comprendre comment les filles se comportent, souvent, dans les cours de STIM. Par exemple, si le matériel pratique est facilement accessible au centre d’une table, les garçons sont plus enclins à commencer à bricoler et les filles attendent d’être invitées ou autorisées à le faire. Dans de nombreux cas, cela conduit les filles à assumer le rôle de la personne qui recueille les données – uniquement parce que les garçons ont déjà commencé à utiliser le matériel. Si cela se produit à plusieurs reprises, cela peut enlever aux filles l’assurance nécessaire pour s’engager sur la voie des sciences. Le simple fait de comprendre ce comportement signifie que nous pouvons concevoir nos activités de manière à égaliser les chances et à garantir que tous les participants vivront une expérience qui stimulera leur confiance et leur intérêt. 

Q : Pourquoi pensez-vous que la Journée internationale des femmes et des filles de science est importante? 

R : Même s’il est essentiel de s’efforcer chaque jour de promouvoir l’équité, cette journée internationale offre un point de convergence pour catalyser des conversations importantes, donner la parole à des personnes qui ne seraient peut-être pas entendues autrement, célébrer les réalisations des femmes et identifier les possibilités d’amélioration. 

Q : Quels conseils donneriez-vous aux jeunes qui souhaitent faire carrière dans les sciences? 

R : Autrefois, faire carrière dans les sciences se limitait à peu de domaines : l’enseignement, la médecine, la dentisterie et la recherche. Aujourd’hui, cela signifie pratiquement tout et n’importe quoi! La science sous-tend presque tous les aspects de notre vie et sera essentielle pour atteindre les objectifs de développement durable, relever les défis les plus difficiles et construire un avenir prospère. Mon conseil serait de donner libre cours à votre curiosité, d’explorer de nombreux domaines, de réfléchir aux problèmes que vous voulez aider à résoudre. Concentrez-vous sur ce que vous aimez faire et ouvrez-vous aux possibilités qui se présenteront. Je n’ai jamais planifié ni prévu la carrière scientifique que j’ai menée, mais ce fut une aventure tout à fait extraordinaire! 

À propos de Parlons sciences 

En 2021, la SRC et Parlons sciences ont formé un partenariat à long terme, soutenu par le gouvernement canadien, afin d’exposer plus de 600 000 jeunes aux sciences du climat et à les pousser à passer à l’action. Cette collaboration donne aux jeunes accès à des recherches de pointe et à des activités pratiques, favorisant ainsi chez eux l’acquisition de compétences utiles pour bâtir un avenir durable. L’initiative vise à fournir des activités et des ressources accessibles et pertinentes dans chaque région, à toucher des jeunes d’horizons divers et à soutenir les objectifs de carboneutralité du Canada. Pour en savoir plus, suivez les liens ci-dessous. 

Cette entrevue s’inscrit dans le cadre des #VoixdelaSRC, des épisodes où nous braquons les projecteurs sur des membres de la SRC, leurs points de vue éclairés et leur travail percutant. 

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