Eugène Roberto, arrivé de France au Canada en 1962, y poursuit depuis une carrière universitaire qui se partage entre l'enseignement et la recherche. Il n'a cessé depuis 1958 de publier le résultat de ses recherches, soit en France soit au Canada. Il a en outre fondé trois collections aux Editions de l'Université d'Ottawa qui ont fait connaître plusieurs chercheurs qui oeuvrent dans le même domaine. Il a fondé en 1963 les « Cahiers canadiens Claudel » qui, après une douzaine de publications, est devenu un des lieux de recherche les plus réputés sur les études claudéliennes. Eugène Roberto est aujourd'hui reconnu comme un des grands spécialistes des études sur Claudel et sur Gaston Miron. Ses recherches et ses publications font de lui un universitaire et un chercheur de grande classe.

Jean Simard, québécois de naissance puiqu'il est né dans la vieille capitale le 17 août 1916, n'est pas demeuré fidèle à sa ville natale puisqu'on le retrouve très tôt à Montréal, à I'Ecole des Beaux-Arts, d'abord comme étudiant puis comme professeur. Sa compétence pédagogique et le travail continuel qu'elle demande de lui n'ont pu satisfaire son esprit curieux et dynamique; voilà pourquoi nous découvrons une trinité de talents et d'activités dans lesquelles il excelle. Je viens de mentionner celle du pédagogue à laquelle il faut ajouter celle de la création artistique dans les domaines de la peinture et de la littérature. Peintre par goût et par une sorte de nécessité intérieure qui I'oblige à s'exprimer émotivement en formes et en couleurs, Jean Simard est un écrivain par vocation. Son œuvre littéraire, dont « Félix » fut le premier-né en 1947, s'est poursuivi avec une constance digne d'admiration dans un domaine où il est si difficile de se renouveler. En 1949 paraissait « L'Hôtel de la reine », en 1956 « Mon Fils pourtant heureux », en 1959 « Les Sentiers de la nuit », en 1961 « Le Répertoire », dont la critique littéraire s'empara comme d'une réussite extraordinaire, ce qui n'est pas dans les mœurs des critiques en général ni dans celles des critiques canadiens en particulier. II me semble opportun de terminer cette notice académique par une citation de Jean Hamelin, critique de « Le Devoir », lors de la parution de « Le Répertoire » : « On applaudit dans le dernier ouvrage de Jean Simard, à toutes les idées généreuses qui y ont cours, et on se rend facilement à sa verve toujours jaillissante, au langage de la raison et du simple courage dont il fait constamment usage. »

Étienne Tiffou est un de nos linguistes et latinistes les plus actifs et les plus éminents. Son premier ouvrage, issu d'un doctorat d'État français, portait sur la pensée morale de Salluste. En tant que linguiste, désireux de s'engager - tant concrètement qu'intellectuellement - en des « terrains inexplorés », il s'est intéressé spécialement à la description d'une langue de l'Himalaya, le bourouchaski. Il a acquis sur ce terrain une notoriété incontestée non seulement parmi les spécialistes, mais aussi parmi les locuteurs natifs qui voient en lui un chercheur qui donne à leur langue et leur culture une reconnaissance à laquelle ils aspiraient. Il a aussi approfondi la connaissance du basque (qui présente certains traits morphologiques analogues à ceux qui caractérisent le bourouchaski) et en a enseigné la grammaire à l'université de Pau. Ses ouvrages sur le bourouchaski l'ont conduit à développer une réflexion originale sur certains problèmes fondamentaux de linguistique générale et de typologie des langues. Son cheminement lui a valu de s'imposer dans deux disciplines où il jouit d'une reconnaissance incontestée : l'histoire des idées dans la Rome antique et la linguistique générale, avec pour secteur de recherche spécifique l'analyse d'une langue isolée, analyse qu'il a complétée par des recherches ethnographiques originales sur les habitants de la vallée du Yasin.

Pierre Trottier n'a jamais cessé d'écrire, durant ses loisirs et congés de diplomate. Poète et essayiste, il a déjà publié plusieurs volumes (voir liste ci-jointe). On retrouve dans ses écrits l'influence des lieux où il a séjourné ; il y puise et son inspiration et ses idées. Il écrit dans une langue recherchée et bien construite, c'est un plaisir de le lire. A cause d'absences prolongées à l'étranger, il n'est pas très connu ici, mais son oeuvre déjà impressionnante mérite maintenant une reconnaissance certaine. On pourrait le comparer à Saint-John Perse ou d'autres diplomates-écrivains déjà membre de la Société.

Mgr. Louis-Albert Vachon est né en 1912. Il a fait ses études au Séminaire de Québec, à l'Université Laval et à l'université Angelicum de Rome. Il détient un doctorat en philosophie et un doctorat en théologie. D'abord professeur de philosophie à l'Université Laval (1941-1947), il est ensuite professeur de théologie à la même université (1949-1955). Il devient recteur de l'Université Laval en 1960. Pendant ses douze années de rectorat, qui ont coïncidé avec la grande réforme de l'éducation au Québec, il a été des artisans les plus importants de l'évolution et de la transformation de l'Université Laval et son rôle s'est étendu à tout le monde universitaire canadien. Il a aussi pris une part active à l'action universitaire au niveau international. Sa compétence et son mérite ont été reconnus par plus de dix universités au Canada, aux Etats-Unis et en France qui lui ont accordé un doctorat « honoris causa ». Il a publié une douzaine d'ouvrages sur les humanités et les problèmes universitaires.

Aurélien Boivin, professeur titulaire au département des littératures de l'Université Laval, est un pionnier de la recherche en littérature québécoise. Spécialiste du corpus et de la sociologie de la littérature, il a contribué, par ses travaux sur le récit bref en particulier, publiés en volume (« Le conte littéraire québécois au XIXe siècle ») et dans des revues savantes d'ici et d'ailleurs, à enrichir le patrimoine littéraire et à proposer une réinterprétation de l'imaginaire des écrivains du siècle dernier. Membre de l'équipe du « Dictionnaire des oeuvres littéraires du Québec », il est le seul chercheur à avoir participé à la rédaction des six tomes publiés. Il dirigera le septième tome. Ses nombreuses connaissances du corpus ont attiré l'attention des spécialistes du Québec et du monde entier, qui ont réclamé sa participation à des revues savantes et qui l'ont invité à des colloques et des congrès, voire à effectuer des missions d'enseignement en France, Belgique, Allemagne, Côte d'Ivoire, Algérie et Thaïlande. Rédacteur en chef de l'équipe littéraire et membre du collectif de la revue « Québec français » depuis 1974, il a publié plus de 300 textes dans cette revue de renommée internationale. Il prépare l'édition critique des « Anciens Canadiens » de Philippe Aubert de Gaspé.

Over the past fifteen years Professor J. L. Granatstein has established himself as the leading political historian of modern Canada. He began his scholarly career with the publication of "The Politics of Survival", (1967), a lucid study of the Conservative party during World War II. This was followed by "Canada's War: The Politics of the Mackenzie King Government", (1975), in which he presented a brilliant analysis of Canada's wartime administration. His fine biography of Norman Robertson, "A Man of Influence", (1981), demonstrated not only his mastery of recent Canadian history but also displayed his talent as a biographer. Moreover, he has made several seminal contributions to the study of Canadian military policy and particularly to our understanding of Canadian-American relations. All of J. L. Granatstein's works are carefully documented and well-written.

A scholar with wide ranging interests, Oswald Hall has made a major contribution to the development of the discipline of Sociology in Canada, both in his research and teaching. From an initial study of the medical profession, his investigations over the years have broadened to include all forms of work organization. Some of his papers on professional groups have become classics in the literature of Sociology while his research on the relationship of people's position in the work world to their ethnic affiliation represented a major contribution to the study of French-English relations as exemplified in Volume Three of the Report of the Royal Commission on Bilingualism and Biculturalism. His election as a member of the council of the American Sociological Association and as an honorary president of the Canadian Sociology and Anthropology Association reflects the high regard in which he is held by his fellow sociologists, both in the United States and Canada.

Dr. John Hayes is the acknowledged authority on Late Roman pottery and his expert knowledge is eagerly sought by archaeologists working anywhere within the Empire's sphere of influence - from Britain to India, from Central Europe to Ethiopia. As he has gradually refined the picture of ceramic production at various centres throughout the Empire and documented the export of their wares far and wide, the value of such wares has gradually approached the accuracy of coins as a tool for dating in archaeological excavations, and has formed an important source for the writing of ancient economic history.