Le nom de Jean-Denis Gendron est indissolublement lié à plusieurs aspects des études et des recherches en linguistique au Québec et au Canada et dans tous les pays de langue française. Sa spécialisation en phonétique du français canadien est illustrée par de nombreuses publications d'ouvrages et d'articles dont la valeur scientifique est reconnue par les chercheurs dans ce domaine. Nommé par le gouvernement du Québec à la tête d'une commission qui porte son nom, il a publié le « Rapport de la Commission d'enquête sur la situation de la langue française et les droits linguistiques au Québec », auquel tous les spécialistes se réfèrent dans leurs travaux. Le remarquable équilibre de ses qualités professionnelles et administratives explique le nombre et l'importance des postes qu'il a occupés et remplis avec une efficacité exceptionnelle : vice-président de la Régie de la langue française au Québec (1974-1977) et président du Consell de la langue française du Québec (1977-1979). Jusqu'en 1990, il a dirigé le Centre international de recherche sur le bilinguisme à l'Université Laval, où il coordonne de nombreuses et importantes recherches en socio-linguistique.

Pierre Juneau a joué un rôle important dans une carrière consacrée aux moyens de diffusion, tant à l'Office national du film qu'au Conseil de la Radio-Télévision canadienne dont il a été le président de 1968 à 1975. Grâce à une solide formation en philosophie, il a su allier des qualités d'administrateur efficace à une vision profonde et progressive de la place qu'occupe l'audio-visuel dans le développement de la culture, la transmission des connaissances et la sauvegarde de l'identité nationale canadienne. Il a publié des articles remarqués sur ces sujets, et a participé au colloque organisé par la Section des lettres et des sciences humaines de la Société royale du Canada sur les influences étatsuniennes au Canada, en présentant une communication intitulée : « La radio et la télévision : quelques problèmes de voisinage et d'influence hier, aujourd'hui et demain ». La compétence de Pierre Juneau dans le domaine de la radio-télévision ainsi que l'apport qu'il a fourni à son essor sont unanimement reconnus au Canada et à l'étranger.

Communicatrice hors pair et vulgarisatrice engagée de la musique, en particulier de la musique contemporaine, Maryvonne Kendergi a bien mérité de la société québécoise et canadienne. Un parcours impressionnant en effet que le sien, de ses débuts comme pianiste de concert et sa première implication dans les Jeunesses musicales de France, jusqu'aux nombreuses émissions de radio et de télévision qu'elle a animées au Québec, parallèlement à une carrière de professeure-conférencière dans les universités Laval, McGill, de Montréal et surtout d'ambassadrice à l'étranger de la musique canadienne. Les distinctions qu'elle a reçues -prix Lynch Staunton du Conseil des arts, Calixa-Lavallée de la Société Saint-Jean-Baptiste, Ordre national du Québec et celui des Arts et des Lettres de la République française- ne faisaient que reconnaître l'importance indiscutable de son apport passionné à une meilleure connaissance et à une plus large diffusion des différentes formes que prend la musique à travers les époques.

Jacques Lacoursière a été le plus prolifique communicateur de l'histoire auprès du grand public québécois et canadien. Par l'écrit, le film, les séries radiophoniques et télévisées, ainsi que les expositions, il a contribué de façon exceptionnelle à faire connaître et aimer l'histoire. Ses travaux, notamment le journal « Boréal express », les fascicules « Nos Racines », les séries télévisées « Duplessis » et « Les Forges de Saint-Maurice », ont profondément marqué la production historique au Québec et sa diffusion.

Conrad Laforte est le prototype du chercheur érudit : méticuleux, systématique, ayant de vastes connaissances. Inlassablement, il poursuit depuis plus de vingt-cinq ans l'inventaire et l'analyse de la chanson folklorique. Disciple de Marius Barbeau, Mgr. Savard et de Luc Lacourcière, il a recueilli, seul et avec eux, des contes et des chansons dans plusieurs régions de la province. Il a reçu de nombreuses subventions de recherche de la part de plusieurs organismes et effectué des stages d'étude à l'étranger pour poursuivre ses travaux sur la chanson traditionnelle en France et au Canada. Ses publications dans des revues spécialisées et ses ouvrages --dont le monumental « Catalogue de la chanson folklorique française », en plusieurs tomes, constituera sans doute son oeuvre dominante, tant par son envergure et sa qualité que par son originalité (80 mille fiches) --, témoignent tous des mêmes préoccupations de perfection et d'exhaustivité, deux éléments essentiels dans l'établissement et le maintien d'une tradition scientifique dans les analyses de la chanson folklorique à l'échelle de la francophonie. En bref, l'ensemble de son oeuvre constitue un outil unique et exemplaire pour l'étude comparée de la chanson folklorique.

Gilles Langevin, LPh., DTh., est professeur de théologie depuis 1960. Après avoir enseigné dans diverses facultés de théologie (Compagnie de Jésus, Montréal, Ottawa), il est présentement rattaché à Laval. Il est un des rares théologiens canadiens qui ne se limitent pas à la recherche pour le développement de sa science ni à l'enseignement, mais qui participe activement à divers groupements oecuméniques à la Conférence des Evêques du Canada et au Synode de Rome. Il a aussi, à de multiples reprises, apporté sa contribution à des émissions radiophoniques et télévisées de grande classe. Il a publié un nombre considérable d'articles dans des revues réputées tant au Canada qu'en Europe. Enfin, en plus de traduction d'ouvrages, il est l'auteur de plusieurs volumes dont « Capax Dei » et « La Foi et le temps », édités à Montréal et Paris, et co-auteur de sept autres volumes.

Prenant pour thème de réflexion et d'analyse les phénomènes de création littéraire et d'écriture, Claude Lévesque a poursuivi des recherches importantes au confluent de la philosophie, de la psychanalyse et des lettres. Parmi ses ouvrages, signalons : « L'étrangeté du texte », « L'oreille de l'autre » (en collaboration avec C. V. McDonald) et « Dissonance. Nietzsche à la limite du langage ». Son rôle de promoteur de recherches interdisciplinaires est aussi de calibre exceptionnel.

LAURENT MAILHOT, professeur émérite du Département d'études françaises de l'Université de Montréal, a publié un livre sur Camus, deux volumes sur le théâtre québécois (avec Jean Cléo Godin), une anthologie d'Arthur Buies et d'autres (en collaboration), sur la poésie, l'essai et les monologues québécois. Après le recueil « Ouvrir le livre » (1992), il a mis à jour et considérablement augmenté son "Que sais-je" de 1974 sous le titre « La littérature québécoise depuis ses origines » (1997). Il a été directeur de la revue « Études françaises » et est toujours membre du comité de direction de la "Bibliothèque du Nouveau Monde".

Le professeur Paul-Yvan Marquis indique comme titre de son poste actuel « professeur titulaire (retraité) Université d'Ottawa; notaire ». Le qualificatif « retraité » est loin de la réalité. Les collègues de Paul-Yvan Marquis savent qu'il est au contraire en pleine activité et en pleine productivité. Ses recherches et ses publications sont toujours aussi remarquables que lorsqu'il était à service complet comme professeur à la Faculté de droit de l'Université d'Ottawa. Il poursuit sa carrière sans la pression de la tâche quotidienne du professeur de droit. Outre sa collaboration à la « Revue du Barreau », à la « Revue du Notariat » et aux autres revues juridiques du Québec, il fait une mise à jour de son oeuvre maîtresse : « La responsabilité civile du notaire, officier public »,un ouvrage qui fait autorité tant auprès des tribunaux que des praticiens du droit au Québec comme à l'étranger. Les publications du professeur Paul- Yvan Marquis sont remarquables à tous égards : Paul-Yvan Marquis est parmi les meilleurs auteurs d'oeuvres juridiques au Québec.

Monsieur Fernand Ouellet, professeur à l'Université Carleton, est un des historiens les plus remarquables de sa génération. La longue étude qu'il a publiée récemment et qui s'intitule « Histoire économique et sociale du Canada » est considérée par les meilleurs spécialistes comme une oeuvre d'une grande importance. Docteur ès lettres de l'Université Laval, il est diplômé du Stage international d'archives (Paris), de l'Institute on Archives Administration (Washington, American University) et de l'Institute on Records management (Washington, American University). On lui doit, outre de nombreux articles disséminés dans diverses revues, les études suivantes : « Histoire de la Chambre de Commerce du Québec, 1809-1959 », « Papineau, textes choisis », « Papineau : un être divisé », « Julie Papineau : un cas de mélancolie et l'éducation janséniste ».

Donat Pharand est une autorité reconnue tant au Canada qu'à l'étranger dans un des secteurs de pointe du droit international public : le droit de la mer, en particulier en ce qu'il se rapporte aux régions arctiques. Conférencier invité en Europe, il est aussi un consultant ou conseiller que le ministère des Affaires étrangères du Canada écoute avec le plus vif intérêt. Il a écrit plusieurs ouvrages sur le sujet et l'auteur d'un grand nombre d'articles dans des revues juridiques canadiennes et étrangères. Monsieur Pharand est de langue française.