Maître ès arts en histoire de l'Université de Montréal et docteur de la Sorbonne, Jean-Claude Robert publiait, dès 1975, une première synthèse substantielle sur l'histoire du Canada français après 1840 (« Du Canada français au Québec libre », Paris), puis entreprenait, en collaboration, une monumentale « Histoire du Québec contemporain » en 2 volumes. Parallèlement à ces études, il a produit quelques trente-cinq articles, brochures et rapports scientifiques qui lui ont acquis une solide réputation comme spécialiste de l'histoire économique et sociale du Québec au XIXe siècle. Sa contribution à la connaissance des processus d'urbanisation et d'industrialisation est très importante. Peu d'historiens ont aussi bien intégré la dimension spatiale dans l'évolution historique et il n'est pas étonnant qu'il joue un rôle central dans le grand oeuvre que sera l'« Atlas historique du Canada ». Il a également participé à un grand nombre de sociétés savantes et de conseils. L'élaborition de cette oeuvre riche, érudite et abondante, jointe à une activité d'animation exceptionnelle, font de Jean-Claude Robert un candidat idéal pour l'Académie des lettres et des sciences humaines.

Agrégée d'histoire et docteur ès lettres (Dijon), Régine Robin est actuellement professeur de sociologie de la littérature à l'Université du Québec à Montréal. Ses recherches en linguistique, en analyse du discours, en théorie littéraire et, récemment, en soviétologie, lui ont valu une réputation mondiale. Régine Robin domine ainsi plusieurs disciplines en une oeuvre qui allie l'originalité à la force de synthèse. Elle est aussi la romancière du « Cheval blanc de Lénine » et de « La Québécoite ». Elle a traduit en français plusieurs romans de langue yiddish. Son ouvrage le plus récent, « Le Réalisme socialiste », lui a valu le Prix du Gouverneur général 1987.

Ses publications et sa participation aux travaux de sociétés savantes, culturelles, professionnelles, philanthropiques et de commissions des gouvernements du Canada et du Québec, s'échelonnent sur une période de vingt ans. Sa contribution à la Commission royale d'enquête sur l'enseignement au Québec est remarquable. Il est l'auteur de l'« Introduction à la sociologie générale » dont les trois tomes, publiés à Montréal et à Paris, ont été traduits en anglais, en espagnol et en portugais. Il est Vice-président du Conseil des arts du Canada et ancien membre du Bureau des gouverneurs de la Radiodiffusion.

Bruno Roy est éditeur et interprète de textes médiévaux : citons un « Art d'amours du Xllle siècle », le corpus des devinettes françaises du Moyen Age, deux « moralités », une encyclopédie allégorique, « Le livre des échecs amoureux moralisés »; « Une culture de l'équivoque »; « 'Cy nous dient' : dialogue avec quelques auteurs médiévaux »; (avec Fr. Coulson) « Incipitarium Ovidianum. A finding guide for texts related to the study of Ovid in the Middle Ages and Renaissance ». Dans « Une culture de l'équivoque », grand ouvrage d'histoire culturelle sur le symbole et l'allégorie, sur la pratique du double sens et de la parodie, il propose une synthèse renouvelée de l'esprit médiéval. Professeur réputé, conférencier recherché, organisateur de colloques, Bruno Roy s'est imposé en Europe et en Amérique comme un des grands médiévistes de sa génération. Il est un savant, un érudit et un homme de grande culture.

Au cours d'une carrière consacrée successivement au journalisme, à la critique d'art, à la muséologie, à l'enseignement et à la recherche universitaires, le professeur Fernande Saint-Martin s'est employée à faire connaître et à faire comprendre les arts contemporains. S'intéressant à la littérature et surtout aux arts plastiques, Madame Saint-Martin a appliqué à l'analyse des productions culturelles contemporaines québécoises et étrangères des méthodes inspirées du structuralisme, de la psychologie génétique et de la linguistique afin de contribuer à la constitution d'une éthique expérimentale. Ses recherches scientifiques se doublent d'un effort constant pour faire découvrir et apprécier des formes esthétiques dont la modernité ne favorise pas toujours la compréhension immédiate.

Normand Séguin, professeur titulaire au Centre d'études québécoises de l'Université du Québec à Trois-Rivières, est un spécialiste de l'histoire rurale et régionale québécoise du XIXe siècle. Il a publié, seulou avec d'autres, six livres, vingt-quatre articles et produit des vidéos, des dossiers statistiques et cartographiques. Ses recherches ont renouvelé le champ de l'histoire régionale et rurale; par I'étude du quotidien, des réseaux de relation, des structures économiques et des représentations mythiques, il a cerné les cohérences d'une société en mouvement. Son apport est aussi important dans l'étude de la colonisation et l'analyse des rapports entre l'agriculture et la forêt. Ses travaux lui ont valu les prix Lionel Groulx et Guy Frégault, ainsi qu'un certificat de la Société historique du Canada pour sa contribution à l'histoire régionale. Par ailleurs, soulignons son implication dans l'encadrement de la recherche : que ce soit dans les organismes professionnels (IHAF, ACFAS, INRS), à l'UQTR, où il a été l'artisan principal de la mise sur pied du Centre de recherches sur le Québec, ou au Fonds FCAR, où il a présidé de nombreux comités, dont celui sur la réforme du programme « Équipes », son action a été primordiale dans ce domaine et a profité à la collectivité.

Cyril Simard, architecte, designer et ethnologue, est président-directeur général de la Société des entreprises ECONOMUSEE. Docteur en histoire, il est pionnier de la redécouverte et de la mise en valeur de patrimoine. Il a réalisé le premier inventaire exhaustif de l'artisanat québécois, en quatre volumes qui demeurent référence de base. Il a développé et assuré la reconnaissance internationale du concept des « économusées », des établissements qui marient le rôle traditionnel des musées à la revivification d'entreprises artisanales; il en a créé le réseau québécois et guide sa mise en oeuvre dans les autres provinces du Canada. Ses plus récents travaux et publications portent sur la diffusion du patrimoine architectural québécois, des métiers et savoir-faire du Canada.

Professeure à Carleton University, où elle fut directrice de l'Institute of Canadian Studies, Patricia Smart est une éminente spécialiste canadienne-anglaise de la littérature québécoise. Elle est membre actif de quatre comités de rédaction de revues. Ses communications, ses publications sont nombreuses, variées, cohérentes et d'une rare qualité. « Hubert Aquin, agent double » (1973), le premier livre sur cet écrivain, demeure un « classique » et « Écrire dans la maison du père » renouvelle complètement, d'un point de vue féministe éclairé, la lecture du roman québécois traditionnel et contemporain.

Adrien Thério est né à Saint-Modeste, près de Rivière-du-Loup, en 1925, mais a vécu toute son enfance au Chemin Taché à Saint-Cyprien. Romancier, nouvelliste, traducteur, dramaturge et essayiste, il a publié une trentaine de livres au cours de sa carrière. Professeur émérite de l'Université d'Ottawa, il a aussi enseigné aux Etats-Unis et au Collège militaire de Kingston. Adrien Thério est le fondateur de « Livres et auteurs canadiens » en 1961, qui devint « Livres et auteurs québécois » en 1969. Il a dirigé ce mensuel jusqu'en 1972. Il a fondé en 1976 « Lettres québécoises », revue qu'il a dirigée jusqu'en 1990.

La carrière de Marc-Adélard Tremblay se caractérise par un juste équilibre entre l'enseignement, la recherche, la publication et la participation à la vie communautaire, tant québécoise que canadienne. A l'origine de l'enseignement de l'ethnologie à l'Université Laval, il continue d'y exercer une influence déterminante. Ses expériences de recherches se sont poursuivies sur des terrains multiples et ont apporté des éclairages nouveaux sur l'impact de l'avancement technique sur les structures sociales traditionnelles et sur l'adaptation psycho-sociologique des individus. Il faut mentionner spécialement son étude fondamentale sur les besoins, les conditions de vie et les aspirations des familles canadiennes-françaises. Ses recherches ont fait l'objet de publications scientifiques. Il a publié 6 ouvrages et une cinquantaine d'articles. Il a publié une vingtaine d'ouvrages et près de deux cents articles.

La trajectoire qu'a poursuivie André Vachet est d'une transparence exemplaire; elle se compose de trois voies d'activités, trois voies où le candidat a excellé : les publications, l'enseignement et la représentation auprès d'organismes voués à la promotion du savoir. M. Vachet s'est imposé dès son premier ouvrage, « Idéologie libérale », publié par la maison Anthropos à Paris en 1970 et qui a été traduit en espagnol deux ans après. Ce livre a fait l'objet d'une ré-édition en 1988. Puis lui a succédé son oeuvre attendue sur Marcuse parue en 1986, en plus d'un ouvrage bibliographique sur les idéologies au Québec qui fait l'objet de nombreuses ré-éditions (1977,1978,1980). Le candidat s'est également distingué par ses qualités de pédagogue hors pair, qui lui ont valu le prix d'excellence en enseignement de son université et le OCUFA Teaching Award. Enfin, M. Vachet n'a pas ménagé sa participation aux divers organismes associés à l'avancement des sciences sociales, où sa compétence a été vite reconnue et mise à contribution : présidence de la Fédération des sciences sociales et de la Société canadienne de sciences politiques, vice-présidence de l'Association canadienne de sciences politiques, puis représentation du Canada auprès de l'Association internationale de sciences politiques.