Le Symposium de l’Est de l’Ontario 2024 de la Société royale du Canada est un événement gratuit ouvert à toute personne de la région de Kingston et au-delà qui souhaite entendre quatre experts parler avec passion de leurs recherches. Les conférenciers sont tous des membres de la SRC ou du Collège des nouveaux chercheurs et créateurs en art et en science de la SRC.
Sujets abordés
KERRY ROWE, MSRC | Pourquoi continuons-nous de nous faire du tort? L’histoire d’un produit chimique éternel
Kerry Rowe est professeur émérite Barrington Batchelor au Département de génie civil de l’Université Queen’s. Membre de la Royal Society et officier de l’Ordre du Canada (O.C.), ses recherches ont été récompensées par 150 prix. Ses recherches avant-gardistes sont largement exploitées dans les domaines de la gestion des déchets, de l’exploitation minière et de la gestion des ressources en eau. Ayant publié plus de 450 articles dans des revues à comité de lecture et trois livres, M. Rowe est l’un des ingénieurs géotechniciens les plus cités au monde et il est sollicité dans le monde entier comme conférencier et conseiller pour des projets ambitieux, de l’Arctique à l’Antarctique. Les conférences R. Kerry Rowe de l’ISSMGE ont été créées pour souligner sa contribution à la géotechnique environnementale et les conférences Kerry Row de l’IGS ont été instituées en l’honneur de sa contribution à l’ingénierie des systèmes de barrières. Il a été le premier lauréat en 2022 du prix Donna Strickland, une distinction décernée par le CRSNG pour l’impact sociétal de la recherche en sciences naturelles et en ingénierie.
Sa présentation portera sur les SPFA, les substances perfluoroalkyliques et polyfluoroalkyliques, surnommées « produits chimiques éternels », qui étaient inconnues de la plupart des gens jusqu’à récemment, bien qu’elles aient été présentes dans nos tapis, nos vêtements hydrofuges, notre maquillage, notre fil dentaire, nos boîtes à pizza, nos poêles à frire antiadhésives, nos solutions de lutte contre les incendies… et nous savons maintenant qu’elles sont présentes dans le sang de pratiquement tous les Canadiens. Les SPFA résistent aux températures élevées, se décomposent difficilement et, lorsqu’elles le font, elles deviennent une autre SPFA, sont mobiles et s’accumulent dans l’organisme. La concentration maximale dans l’eau potable fixée par l’EPA des États-Unis pour deux SPFA courants est de 4 ng/L (4 parties par billion), alors qu’elle est de 500 ng/L pour les BPC. Les SPFA qui ne se retrouvent pas dans notre environnement général aboutissent dans les déchets solides ou les égouts. Comment cela s’est-il produit et quels défis se posent aujourd’hui relativement à leur gestion? La présentation répondra à certaines questions restées sans réponse jusqu’à récemment et abordera d’autres questions sans réponse qui font actuellement l’objet d’études.
Informations supplémentaires : Kerry Rowe – Génie civil, Université Queen’s (En anglais)
PARVIN MOUSAVI | Du diagnostic à la chirurgie : comment l’IA est appelée à transformer le traitement du cancer
Parvin Mousavi est professeure d’informatique, ayant des affectations conjointes en médecine, en pathologie et en sciences biomédicales et moléculaires à l’Université Queen’s. Elle est membre de la Société royale du Canada (RSC) et du Collège des nouveaux chercheurs de la SRC et est titulaire d’une Chaire en IA Canada-CIFAR et d’un poste de professeure à l’Institut Vecteur d’IA. Mme Mousavi a été professeure invitée à la Harvard Medical School et à l’Université de Colombie-Britannique. Son programme de recherche se situe à l’intersection de l’IA et de la santé numérique. Il vise à développer et à exploiter l’apprentissage automatique pour mettre en œuvre des interventions médicales assistées par ordinateur ainsi qu’à contribuer à l’impact sociétal que peut avoir l’IA sur la communauté internationale. Elle a dirigé des organisations internationales dans son domaine d’activité et a représenté la SRC à la réunion des Académies des sciences du G7, contribuant à façonner leurs politiques sur l’IA et la société. Elle est cofondatrice de Women in MICCAI, la première organisation internationale de femmes dans le domaine de l’informatique médicale. Elle pilote également la formation au Canada de la prochaine génération de talents en IA dans le cadre d’un programme national de formation en informatique médicale.
Sa présentation portera sur les nouvelles approches dans le domaine de l’IA et sur les solutions techniques qui ouvriront à la voie aux interventions médicales assistées par ordinateur, en particulier en oncologie chirurgicale. Mme Mousavi abordera l’impact de ces solutions sur l’amélioration des résultats, tout en tenant compte des incertitudes inhérentes à ces environnements. Elle évoquera également le rôle que pourraient jouer les innovations en IA dans l’amélioration de la prise de décision clinique, ainsi que les défis techniques qui sont associés à l’application et au déploiement de ces modèles dans les milieux cliniques.
Informations supplémentaires : Parvin Mousavi – École d’informatique, Université Queen’s, Chaire CIFAR-Canada en IA (En anglais)
MERLYNA LIM | Les algorithmes du cœur : l’amour et la haine à l’ère des médias sociaux
Merlyna Lim est titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les médias numériques et la société de réseautage mondiale, professeure agrégée en communication et études des médias, et fondatrice/directrice du laboratoire ALiGN Media à l’Université Carleton. Née et ayant grandi à Dayeuhkolot, en Indonésie, elle étudie aujourd’hui les interactions entre la société et les technologies numériques, en particulier l’Internet, les médias sociaux et l’IA. Son travail examine comment ces technologies et les dynamiques sociétales s’influencent mutuellement de manière dialectique, dans des domaines tels que la participation citoyenne, l’activisme et les processus démocratiques. Connaissant bien l’Asie du Sud-Est et la région du MENA, Mme Lim préconise de considérer l’hémisphère sud comme un pôle de recherche essentiel et d’aborder à sa façon à lui les enjeux qui se posent dans le monde réel. Parmi ses publications notables figurent Social Media and Politics in Southeast Asia (Cambridge UP, 2024), Roots, Routes, Routers : Communication and Media of Contemporary Social Movements (Sage, 2018), et Online Collective Action : Dynamics of the Crowds in Social Media (Springer, 2014). Pour en savoir plus, visitez le site : merlyna.org.
La présentation de Mme Lim explorera l’interaction des médias sociaux, de la politique et des collectifs en ligne, examinant comment les algorithmes des médias sociaux et les principes de marketing façonnent la circulation, la visibilité et la popularité des contenus. Elle mettra en évidence l’interaction dynamique des processus algorithmiques, des comportements des utilisateurs et des contextes sociopolitiques, en insistant particulièrement sur la manière dont l’affect – le combustible des médias sociaux – alimente cette interaction. La présentation illustrera également la manière dont l’effet combiné des acteurs politiques manipulant les algorithmes et des principes algorithmiques et de marketing sous-jacents sur les médias sociaux cultive des réactions émotionnelles extrêmes, l’« amour » et la « haine », qui alimentent le collectivisme et l’activisme politique. Cette situation contribue à son tour à la fragmentation et à la polarisation de la société, ainsi qu’aux tendances autocratiques qui se dessinent à l’échelle mondiale.
Informations supplémentaires : Merlyna LIM – École de journalisme, Université Carleton, Canada, Chaire de recherche sur les médias numériques et la société de réseautage mondiale (En anglais)
MARGARET MOORE, MSRC | Territoire et autodétermination
Margaret Moore est professeure au Département d’études politiques de l’Université Queen’s, est membre (2019) de la Société royale du Canada et a œuvré comme chercheuse invitée dans plusieurs autres établissements – l’Université de New York à Abu Dhabi, le Collège Nuffield de l’Université d’Oxford, comme Fellow RSS à l’Australian National University et comme professeure Olof Palme à l’Université de Stockholm. Elle est l’auteure de quatre monographies. Son ouvrage A Political Theory of Territory, paru en 2015, a reçu le Prix du meilleur livre de l’Association canadienne de philosophie.
La présentation de Mme Moore nous invitera à réfléchir au fait que la quasi-totalité de la surface utilisable de notre planète est divisée en unités administratives distinctes sur le plan territorial. Elle examinera comment nous devrions penser les territoires, ce qui les justifie et comment ils sont liés à d’autres valeurs centrales qui pourraient justifier ou sous-tendre une conception institutionnelle moralement acceptable. Fait surprenant, nous avons jusqu’à maintenant peu réfléchi à cette question, alors que nombre de nos conflits sont des différends territoriaux. Nous devrions cependant le faire, en particulier si nous sommes déterminés à mettre en place, à terme, un ordre international fondé sur des règles, où les différends sont résolus par le biais de règles normativement justifiées plutôt que par la force. Mme Moore plaidera en faveur d’une théorie particulière de l’autodétermination des territoires et comparera cette théorie à d’autres concepts.
Informations supplémentaires : Margaret Moore – Département d’études politiques, Université Queen’s (En anglais)
Détails sur l’événement
Des billets sont requis. Ils seront offerts à la billetterie en ligne de l’IBCPA (jusqu’à deux billets par commande). Les sièges seront réservés. Il est donc préférable de réserver tôt pour s’assurer une place de choix. À moins que toutes les places soient prises, des billets seront également en vente sur place le soir de la présentation Un bar payant sera ouvert à 17 h 30 et pendant l’entracte. Ce symposium pourra être visionné en direct, en suivant le lien figurant sur la liste des événements de l’IBCPA, et pendant la semaine suivant l’événement, sur le site Digital Concert Hall de l’IBCPA.
Le bar payant ouvrira à 17 h 30, l’événement débutera à 18 h 30 et il y aura un entracte.
Nous tenons à remercier la Société royale du Canada, le bureau du vice-recteur à la recherche de l’Université Queen’s et l’IBCPA pour le soutien qu’ils ont apporté à la présentation de ce symposium.